M O N T R E A L - Q U E B E C - C A N A D A

27.1.10

Expressions à la françaises (suite)

Aujourd'hui, vocabulaire et expressions pour ces jours où tout ce l'on peut faire c'est de glisser vers l'arrière et devoir se résigner à voir le peloton s'éloigner.

  • Autobus : apparaît généralement dans les épreuves de montagne et désigne un groupe de coureurs attardés qui roulent ensemble, afin de progresser et arriver dans les délais. Il y a toujours un spécialiste qui aura la charge de se renseigner sur le retard accumulé par les coureurs et de régler l'allure en conséquence. Ils doivent faire en sorte d'arriver ensemble, pour le cas où ils seraient hors-délais, ceci afin d'influencer la décision du jury, et d'éviter l'élimination.
  • Gruppetto : mot italien qui signifie "petit groupe" et qui est utilisé pour désigner l'autobus ; est employé aussi bien dans les courses italiennes qu'ailleurs.
  • Avoir grand : utiliser un développement trop important en fonction du terrain.

Limite !?!
  • Faire l'élastique : se faire lâcher plusieurs fois d'un groupe après l'avoir réintégré. Arrive à un coureur qui dans une bosse à de peine à suivre le rythme; chaque accélération le sort du groupe, qu'il peut rejoindre lorsque celui-ci reprend un rythme moins soutenu.
  • S'accrocher : tenter de rester dans le peloton, au moment d'une défaillance. Puiser dans ses réserves, pour s'accrocher et éviter d'être lâché.
  • Passer par la fenêtre : mésaventure qui survient au coureur qui surpris par une brusque accélération ne parvient plus à suivre le rythme de ses adversaires.
  • Prendre un éclat : être d'un seul coup lâché sans pouvoir réagir, en perdant très rapidement du terrain.
  • Être éjecté du peloton : lors de l'accélération du peloton, être dans l'impossibilité de suivre et se trouver immédiatement distancé.
  • Se faire larguer : être distancé par le peloton, sans possibilité de revenir. Se produit souvent lorsque le peloton accélère l'allure et que le coureur ne peut pas suivre.
  • Se faire sortir : quand un coureur se fait larguer, il voit l'écart, entre lui et le peloton augmenter progressivement ; lorsqu'il se fait sortir, cet écart augmente très vite, et il perd le contact presque instantanément.
  • Pédaler avec les oreilles : cette expression siginifie que l'on dodeline de la tête, attitude souvent caractéristique d'un coureur à bout de force.
  • Pédaler carré : avoir un mouvement saccadé en pédalant, ne pas avoir ce mouvement coulé du coureur bien en ligne sur sa machine. Souvent, un coureur qui pédale carré, ne peut répartir son effort, tant pour appuyer que pour tirer sur les pédales. Cela dénote soit une grande fatigue, soit un manque de condition physique.

Lancer la serviette !

  • Rouler sur la jante : être fatigué, exténué. État d'un coureur épuisé, vidé de ses forces, en comparaison avec un boyau à plat.
  • Mettre la flèche : quitter la course discrètement, pendant son déroulement, sans s'arrêter pour attendre la voiture balai et rendre son dossard.
  • Avoir la fringale : avoir faim. Le coureur victime de la fringale n'a pas su s'alimenter en fonction du parcours de l'épreuve. Son organisme brûle toutes les calories, en raison de l'effort fourni ; le coureur est sans force et ne peut suivre l'allure du peloton.
  • Être cuit : avoir jeté toutes ses forces dans une action déterminée et ne pas pouvoir continuer. Lorsqu'il est cuit, le coureur dégouline de sueur et n'avance plus.
  • Être collé au goudron : ne plus avancer, être sans force, et ne pas tenir le rythme imposé par la course.
  • Être dans la pampa : être très attardé et livré à soi-même sans assistance. En règle générale, le coureur, dans une telle situation, ne tarde pas à abandonner.

  • Manger de la luzerne / Manger un peu d'herbe : perdre le contrôle de son vélo et quitter la route pour aller chuter dans un champ. / Être contraint de rouler sur le bas-côté, pour éviter la chute. Cela se produit souvent, lorsqu'il y a formation d'éventail ou de bordure.

21.1.10

Expressions à la française

En cherchant des expressions cyclistes pour imager certaines situations, je suis tombé sur quelques banques d'expressions françaises dont quelques-unes sont assez drôles.

Aujourd'hui, en voici quelques-unes relatives aux actions que l'on fait lorsque l'on se porte à l'attaque, que l'on se sent bien sur le vélo et en fin de course.

À l'attaque !
  • Mettre du braquet : augmenter le développement en mettant la chaîne sur le grand plateau ou sur un plus petit pignon.
  • Boucher un trou : combler la distance séparant le peloton d'un groupe de quelques coureurs ayant pris une avance de quelques mètres. Se remettre dans la roue du coureur situé devant.
  • Secouer le peloton : juger l'allure du peloton trop faible, et prendre l'initiative de la course, en accélérant, obligeant les coureurs à s'employer davantage. Répétée plusieurs fois, cette action secoue le peloton et peut provoquer des cassures.
  • Visser la poignée : augmenter soudainement son allure, et la soutenir comme le ferait le motard en tournant la poignée des gaz.
  • Flinguer : attaquer par surprise, l'adversaire ne pouvant répondre immédiatement.
  • Sauter dans les roues : réagir rapidement et s'accrocher aux fuyards pour s'échapper.
  • Faire le trou : creuser l'écart, mettre ses poursuivants à une bonne distance.
  • Creuser l'écart : augmenter l'avance qui sépare l'échappée du peloton ; dans une course par étapes, augmenter son écart en points ou en temps.
  • Être dans la bonne / Prendre le bon wagon : faire partie de la bonne échappée, dont les chances sont grandes de parvenir à l'arrivée sans être inquiétée par le peloton. Comme pour un train servant deux directions, il faut prendre le bon wagon pour arriver à son lieu de destination.
  • Sortir de la roue : accélèrer soudainement l'allure, en surprenant le coureur qui suit, et ainsi, le distancer, lui faisant perdre le contact.
  • Faire le ménage : rien à voir avec le travail d'une ménagère ! Action entreprise par une équipe ou un coureur pour éliminer le plus d'adversaires possible.
  • Larguer le peloton : partir seul et tenter l'échappée vers la victoire.
  • Avoir oublié : se dit d'un coureur qui, après avoir rattrapé un adversaire, le dépasse sans le regarder, et s'enfuie sans se retourner. On dit alors, qu'il l'a oublié au passage.
  • En placer une : faire un démarrage en force, sans avertir, surprendre son adversaire au moment où il ne s'y attend pas.
  • En remettre un peu : après avoir fait un premier démarrage, ayant permis l'élimination.

J'ai les jambes !
  • Être facile : suivre sans difficultés l'allure de la course, sans fatigue ni efforts particuliers.
  • Tricoter : action d'un coureur qui pédale avec aisance, ou qui tourne très vite les jambes parce qu'il reste sur un petit développement.
  • Avoir tout à droite : mettre son plus gros braquet (gros plateau, petit pignon).
  • Fumer la pipe : c'est la grande forme. Dans ces moments-là on pédale facilement alors qu'à côté, les autres coureurs semblent éprouver des difficultés à suivre l'allure.
  • Monter d'une jambe : être dans une condition telle qu'on a l'impression de pouvoir passer les bosses avec l'aide d'une seule jambe.
  • Avoir la giclette : se sentir des fourmis dans les jambes, et être prêt à tout moment, à gicler du peloton. Cela dénote une grande forme.
  • Ne pas sentir les pédales : dans cette situation, le coureur affiche une condition physique insolente, alors que d'autres s'enlisent dans l'effort. A l'issue de la course, ce coureur montre un état de fraîcheur exceptionnel, comme s'il n'avait parcouru que quelques kilomètres.

Sous la flamme rouge !
  • Aller au bout : s'échapper du peloton et résister à sa poursuite jusqu'à l'arrivée. Cette façon de faire s'applique aussi bien à un coureur solitaire qu'à un groupe de coureurs. Dès lors que l'écart entre eux et le peloton est conséquent, on peut penser que l'échappée ira au bout.
  • Sortir du paquet : sprinter, surprendre tous les autres coureurs et distancer le peloton.
  • Lancer le sprint : à environ quatre cents mètres de la ligne d'arrivée, se placer devant et imposer une vitesse de plus en plus grande ; le sprint est lancé, et il n'y a plus qu'à attendre le dénouement. Bien souvent, celui qui lance le sprint n'a que peu de chances de gagner. C'est presque toujours un équipier qui est chargé de ce travail, afin de placer le sprinter de l'équipe, dans les meilleures conditions possibles.
  • Trouver l'ouverture : surveiller, lors d'un sprint, la position des adversaires, et soudain se faufiler dans l'espace laissé par eux, pour passer devant et gagner la course.
  • Mettre la chape : battre son adversaire par le plus petit écart, qui ne représente pas plus de l'épaisseur d'un boyau.
  • Jeter le vélo sur la ligne : lors d'un sprint très serré, au tout dernier moment, tenter de faire franchir la ligne à sa roue avant, en soulevant le vélo, et d'un coup de rein, le jeter sur la ligne. Dans cette action, le coureur a les bras tendus, et est assis très en arrière de la selle, presque allongé sur sa machine.
  • AJUSTER
    Venir battre sur la ligne un adversaire qui croyait avoir course gagnée. Lors d'un sprint, venir de l'arrière en puissance et jeter le vélo sur la ligne pour la franchir le premier.
  • En remporter une belle : remporter une victoire dans une épreuve particulièrement difficile, comme une étape de montagne ou une classique d'un jour.

18.1.10

Musculation et préparation cycliste



Quelle est la place de la musculation dans la préparation d'un cycliste ?


Le corps humain est composé de plus de 660 muscles qui représentent environ 40% de sa masse totale. Ce sont les organes qui nous permettent de nous mouvoir. L'entraînement musculaire par la musculation est une méthode de choix pour améliorer le système locomoteur. Plusieurs types de qualité musculaire s'entraînent à savoir : l'endurance, l'hypertrophie, la force et la puissance. Voyons quelles sont les méthodes et modalités d'exécution les plus rentables et leur place dans la préparation des épreuves cyclistes.


Quand endurance n'égale pas endurance

L'entraînement de l'endurance musculaire (faibles charges et nombre élevé de répétitions) peut améliorer le temps d'épuisement de sujets sédentaires à un effort de 75% du VO2max sur ergocycle.1 Par contre, ces mêmes modalités d'exécution sont inefficaces et pourraient être contre productives si les séances de musculation sont faites au détriment de séances cardiovasculaires chez l'athlète.2 Donc, lorsque vous irez au centre de conditionnement physique pour une consultation pour un programme de musculation, vérifiez qu'il y ait une phase d'entraînement en endurance musculaire, qu'elle ne soit pas trop longue et qu'elle soit suivi d'un autre niveau d'intensité. Mais lequel ?


L'hypertrophie, une meilleure option ?

L'hypertrophie musculaire qui se traduit par une augmentation de la masse musculaire, n'est assurément pas une meilleure option. En effet, lorsque l'on exécute ce genre d'entraînement (plusieurs séries de 8-12 répétitions maximales pour chaque groupe musculaire) le volume musculaire augmente, mais la concentration des mitochondries, elle, diminue. Ce qui se traduit par une altération de la capacité oxydante du muscle donc, une diminution possible de notre précieux ami, le VO2max. De plus, cette masse supplémentaire n'avantage pas le cycliste qui désire grimper un col. La loi de la gravité l'obligera à déployer une puissance plus élevée pour une même vitesse. Si je prends l'exemple d'un cycliste de 70kg qui, durant l'hiver accumule 5kg de muscles, lorsqu'il sera sur une pente de 7%, il devra déployer de 20 à 25 watts de plus qu'auparavant et ce, sans avoir un meilleur VO2max. Donc, ce n'est pas une façon géniale de s'entraîner.


L'entraînement de la force et de la puissance donne les meilleurs résultats

En effet, l'entraînement de la force avec des charges correspondant à 3-6 répétitions maximales ou un entraînement de la puissance se composant soit de sauts, soit d'exercices de plyométrie, sont assurément des méthodes à préconiser pour espérer améliorer ses performances cyclistes. Ces méthodes sont bénéfiques non pas en améliorant le VO2max, mais plutôt la capacité anaérobie et l'efficacité de pédalage. Ceci se traduit par, comme des collègues l'ont démontré, une augmentation de la puissance aérobie maximale3 et une consommation d'oxygène moins élevée à des intensités sous-maximales sans augmentation de la masse musculaire.


Pour conclure, il faut remettre l'entraînement musculaire en perspective, il ne représente qu'une petite partie de l'entraînement total. Je conseille personnellement de ne pas dépasser 15 à 20% du volume total de votre semaine d'entraînement en musculation pour les cyclistes sur route, bien sûr. Pour finir, j'ajouterai, comme le disait un personnage marquant de ma jeunesse : "Que la Force soit avec toi !"




1 Marcinik EJ, Potts J, Schlaback G, Will S, Dawson P, Hurley BF. Effects of strength training on lactate threshold and endurance performance. MedSciSports Exerc 23, 739-743,1991.

2 Dufour S. Optimisation de la performance aérobie chez l'athlète : Hypoxie intermittente à l'exercice et ergocycle excentrique comme nouvelles approches de stimulations métaboliques et mécaniques, Thèse de Doctorat Université de Strasbourg 1-Louis Pasteur, pp. 332, 2005.

3 http://musculation.cyclisme.free.fr/musculation.php, Étude menée par l'UFR Activités Physiques et Sportives de Grenoble (fichier PDF)

11.1.10

Peloton bilingue...

En ce début d'année 2010, un petit article drôle et instructif. Il est toujours bon de connaître des expressions anglaises pour bien comprendre la situation. Surtout en vélo lorsque l'on doit faire attention à quelque chose ou réagir rapidement.

Watch out for the tar snakes,

Tar snakes are the squiggly ribbons of tar that road crews put down to patch long thin cracks. They can be slippery when wet.

Les lisières de goudron pour réparer les longues fissures de la route.


Sleeping policemen.

Don't look for a nodding bobby, it's a speed bump.

Expression d'Europe. Un gendarme couché. En bon québécois : un dos d'âne !


A wheelsucker.

Someone who won't take a pull.

C'est assez clair je crois !!!


A squirrel.

Someone who can't ride straight

Rouler comme un écureuil ou une anguille. Quelqu'un qui ne roule pas en ligne droite.


A granny gear.

A super low gear.

Vitesse de grand-mère !


On the rivet.

To ride all-out. This comes from the days everyone had leather saddles made with a rivet in the nose, which is where you slid when hammering.

Ceux qui roulent depuis longtemps connaissent peut-être cette expression !


Biting the bars.

This aptly describes the low position and grimace of a hammering rider.

La tête dans le guidon !


Cafe racer.

Someone who spends more time in the coffee shop reliving past glory than actually riding.

Vous en connaissez sûrement !


Bench racer.

Ditto, but at the bike shop work bench.

Ceux qui aiment regarder les mécano travailler !


Road furniture.

Annoying traffic-calming devices like roundabouts and sleeping policemen.

Rond-point, dos d'âne et compagnie !


Divorce bike

A tandem, when ridden by a couple with communication issues.

Un tandem dont la communication laisse à désirer !


Saturday world championship

Local group ride that's taken a bit too seriously.

Vous connaissez sûrement. Vous y participez peut-être. Au Québec, on a même le championnat du monde du critérium... le mardi je crois !!!


Bike walk.

Easy ride.


Cowhorns

Upturned aero handlebar.

Si vous en avez déjà vu un, est-ce qu'ils sont dangereuses ces bêtes là ?