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23.7.07

Cycliste solitaire


photo : Marc Dussault

La route est sèche. Et pas seulement sur l'asphalte! Il fait 35 degrés. Étonnement cela ne me dérange pas du tout, au contraire. L'air chaud à la propriété d'être moins dense que l'air froid. Cela diminue sa résistance. Est-ce pour cela que je vole littéralement? Mon cyclomètre indique 39 km/h! Et ma pompe cardiaque ne semble pas tellement sollicitée. Pourtant je ne suis ni dans une course, ni à l'entraînement. Est-ce cela le plaisir pur de rouler? Lorsque les jambes vous donnent le nécessaire pour ne plus s'en faire? Sans doute.

Mon vieux Opus Toccata 2001 répond à merveille. La position est un juste équilibre de vivacité, de contrôle et de confort. Il me fait penser à une Porsche!
Bon, je l'avoue, un petit morceau de papier blanc froissé vient tout juste de me dépasser sur la route. Si seulement mon trajet bureau-maison pouvait se faire tout au long dans le même sens. Je sais que je vais payer cette aide éolienne. Mais pour l'instant, je peux sentir ce qu'un cycliste professionnel, bien entraîné, peut vivre sur l'asphalte. L'aspiration que procure un peloton vous donne aussi ces ailes! Enfin... J'imagine, car je n'ai jamais roulé dans ce genre de peloton. Ni même dans aucune sorte de peloton. Je suis ce qu'on appel "un cyclisme solitaire". Et je l'assume complètement. Je roule à mon rythme. Pépère? Non, pas vraiment, mais je fais en sorte, inconsciemment, d'adapter mon effort à une limite raisonnable et confortable, selon la section du parcours. Ce qui me permet d'absorber facilement mes 54 km quotidiens.

Au bureau, on me fait quelques fois remarquer qu'en tant que designer, je devrais rouler sur le modèle de l'année. Effectivement! Cela m'arrive de tester quelques autres modèles. Mais je pense que c'est aussi une preuve de fiabilité que de pouvoir utiliser, encore aujourd'hui, le premier vélo que l'on ait conçu.

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